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Ce chantier, réalisé au cours du premier semestre 2020, est l’aboutissement d’un projet initié en début d’année 2016. Les travaux ont porté sur le linéaire de la Salette allant du gué de Rocalinaud au siphon du canal de Carpentras, soit 1 km 100. Ils répondent à des objectifs à la fois hydrauliques, écologiques et paysagers.

 

Objectifs de l'opération

La première ambition du projet était de restituer à la rivière sa dynamique naturelle, et ainsi limiter les dépôts de matériaux charriés par les eaux. Cet "envasement" était bien visible tant au niveau du gué du camping qu’au droit des tennis ou encore de part et d’autre de la passerelle de la gendarmerie. Ce dysfonctionnement était principalement dû à la présence de plusieurs seuils (petits barrages) dans le lit de la rivière : le seuil de l’ancienne piscine municipale, le seuil en enrochements des tennis et le seuil en enrochements de la passerelle de la gendarmerie. Le gué de Rocalinaud, sous-dimensionné hydrauliquement, générait le même type de dysfonctionnement.

Une autre ambition du projet était la restauration de la continuité piscicole. En effet, les seuils avaient également un impact sur la circulation des poissons et tout particulièrement le Barbeau méridional, espèce protégée dont la partie amont de la Salette accueille une des 2 seules populations de l'ensemble du bassin versant du Sud-Ouest Mont Ventoux. Ces seuils constituaient des obstacles difficilement franchissables par les poissons, fragmentant la population et limitant l’accès aux zones de reproduction.

Enfin, le projet doit permettre de recréer du lien social entre la rivière et la population balméenne. Avant sa restauration, la rivière n’était pas ou peu visible. Elle n’invitait plus à la promenade. Il était par ailleurs devenu difficile d’y pêcher car son lit était entièrement obstrué par la végétation, en particulier les phragmites (roseaux).

 

Détail du chantier

Préalablement au démarrage du chantier, une pêche de sauvetage a été réalisée. Les poissons pêchés ont été déversés hors zone de chantier. Cette étape a été assurée par la Fédération de Pêche.

En premier lieu, les travaux ont consisté à curer l’intégralité du lit de la rivière, afin de retirer les "vases" ainsi que le système racinaire des phragmites.

Les 2 seuils en enrochements, celui de la passerelle de la gendarmerie et celui des tennis, ont ensuite été "taillés" dans leur partie centrale, afin de concentrer les écoulements. Le seuil de l’ancienne piscine municipale a quant à lui était entièrement démantelé.

Après quoi, un système de lits "emboités" a été modelé. Un premier lit dit lit "d’étiage" concentre les écoulements lorsqu’ils sont faibles. Sa petitesse permet de conserver un minimum de courant, limitant le réchauffement de l’eau et la prolifération végétale. Un second lit dit lit "moyen" reçoit ensuite les eaux de premier débordement.

Le gué de Rocalinaud a lui été remplacé par un pont cadre. Celui-ci permet de multiplier par 5 la capacité hydraulique de l’ouvrage, réduisant d’autant l’effet de ralentissement et donc le dépôt de matériaux.

Enfin, le chantier s’est achevé par des travaux de végétalisation des berges. L’ensemble des surfaces remaniées a été ensemencé. Quelques essences à port buissonnant ou arbustif ont été plantées en pied de berge, près de l’eau. Leur densité reste volontairement faible afin de ne pas augmenter les crues. D’autres essences à port arboré ont été disposées en haut de berge. La berge côté sud a été privilégiée, afin de créer un ombrage sur la rivière, et ainsi, là encore, limiter le réchauffement de l’eau.

Le chantier a été réalisé par les entreprises Frêne et Chabran de Beaumes-de-Venise.

 

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  L'ancienne piscine municipale avant et après les travaux : Sa suppression a permis de restaurer le transport sédimentaire ainsi que la circulation piscicole

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  Le gué du camping avant et après les travaux : La section hydraulique du gué a pu être restaurée suite à la suppresion de l'ancienne piscine située à l'aval et qui constituait un point de blocage des sédiments

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  Aval des tennis : Les écoulements sont concentrés dans un lit d'étiage, limitant le réchauffement de l'eau et la prolifération végétale, et améliorant le déplacement des poissons

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  Aval de la passerelle de la gendarmerie : Ici aussi les écoulements sont désormais concentrés, et des plantes grimpantes doivent permettre d'améliorer l'aspect paysager des murs de soutènement

 

Le chantier en vidéo

L'association Sud TV locale a réalisé 2 reportages vidéo pour le compte de la mairie de Beaumes-de-Venise :

Présentation générale du projet par le syndicat : https://www.sud-tv-locale.org/reportagesvideo.php?reportage=VID645

Fin des travaux présentée par l'entreprise Chabran Frères chargée des opérations de terrassement : https://www.sud-tv-locale.org/reportagesvideo.php?reportage=VID657

 

Une rivière encore amenée à évoluer

Si les travaux sont achevés, la Salette n’a pas pour autant totalement retrouvé sa physionomie naturelle. En effet, les travaux ne sont qu’une étape pour y parvenir. La dynamique végétale va se mettre en place ; de nouvelles espèces vont faire leur apparition et se développer dans les lieux qui leur seront les plus favorables. Les "coups d'eau" vont quant à eux remanier les matériaux provoquant des mouvements du lit. La rivière va ainsi évoluer jusqu'à atteindre son profil d'équilibre.

 

Un chantier à suivre

Si les plus-values hydraulique et paysagère du projet semblent assez évidentes, sa dimension écologique est plus sensible. Aussi, afin d’évaluer plus précisément l’impact écologique des travaux de restauration, un suivi est mis en oeuvre. Une étude a été réalisée avant les travaux (courant 2019) et sera reconduite tous les 3 ans. Il s'agira de suivre plusieurs paramètres : le peuplement piscicole, le peuplement de macro-invertébrés benthiques (crustacés ou larves d'insectes qui vivent au fond de l'eau), les zones de frayères (zones de reproduction) des poissons et enfin la morphologie du lit de la rivière (profil en long et profils en travers).

 

Coût et financement de l'opération

L'ensemble de l'opération s'est monté à 318 000 € HT. L'opération a pu bénéficier d'un financement à 80% par l’Agence de l’Eau, la Région et le Département.

Réalisé par : Logo de Synapse Entreprises